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Selon la loi de Parkinson, tout travail tend à occuper entièrement le temps dont on dispose pour l’effectuer (« Work expands to fill the time available for its completion »). Formulée par Cyril Northcote Parkinson, historien anglais, à la suite d’une étude sur le fonctionnement de l’administration, cette loi a été publiée pour la première fois en 1955 dans un article de The Economist. Dévolue à mettre en valeur l’augmentation du nombre de fonctionnaires indépendamment de la quantité de travail à fournir, la loi de Parkinson s’inscrit initialement dans une analyse critique de la bureaucratie britannique d’après-guerre. Extraite de ce contexte, elle est massivement reprise dans la littérature managériale où elle côtoie nombre d’autres lois, principes ou syndromes, et où elle est devenue un outil de gestion du temps dont l’interprétation la plus simpliste consiste à justifier le raccourcissement des délais octroyés pour plus d’efficacité.
Du moins est-ce à cette lecture très agressive de la loi de Parkinson qu’est confrontée le personnage de l’Évaluée dans Burnout, lorsque sa commande en ligne du livre Comment devenir exceptionnel en cinquante leçons se trouve récompensée d’un second manuel :
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Loi de Parkinson
Le travail se dilate jusqu’à remplir la durée disponible pour son accomplissement.
ça veut dire…
La meilleure façon d’optimiser l’organisation du travail consiste à planifier
un maximum de tâches sur le temps le plus court possible[1].
Voir Vie privée.
[1] Alexandra Badea, Burnout, dans Contrôle d’identité. Mode d’emploi. Burnout, Paris, L’Arche, 2009, p. 127.